La saison des fêtes est souvent vue comme une période de joie et de détente; or, la réalité est parfois plus complexe.
Gérer les dynamiques familiales durant les fêtes n’est pas toujours facile, surtout lorsque cette tâche s’ajoute aux facteurs de stress habituels, comme un horaire de travail chargé, un emploi du temps bien rempli, des contraintes financières et les problèmes logistiques.
Assurer le divertissement constant des enfants, gérer le stress entre frères et sœurs, composer avec le divorce, essayer de plaire à la belle-famille, vivre des difficultés de couple : la vie peut paraître chaotique durant cette période.
LifeSpeak Santé mentale et résilience, un produit de LifeSpeak inc., offre des séances mensuelles « Demandez à un expert » sur une variété de sujets. De plus, quatre fois par an, nous tenons des marathons de séances de clavardage qui durent toute la journée. Parmi les sujets abordés au cours des dernières années, les dynamiques familiales complexes reviennent souvent comme sujet populaire, surtout à l’approche des fêtes.
Si vous vous reconnaissez dans l’une des situations mentionnées, consultez les conseils d’experts ci-dessous. Voici des réponses de nos expertes Allison Villa (psychothérapeute autorisée et experte en relations interpersonnelles), Catherine Mattice (conférencière internationale, consultante et coach) et Jennifer Kolari (thérapeute auprès des enfants et des familles). C’est parti!
Je ne m’entends pas bien avec mes frères et sœurs. Nous sommes tous adultes maintenant, mais nos personnalités sont très différentes et nous ne semblons jamais d’accord sur quoi que ce soit. Comment puis-je composer avec le fait de devoir passer quelques jours avec eux durant les fêtes?
Fixer des limites est un acte d’amour. Prenez le temps de définir combien de temps vous voulez passer avec eux durant les fêtes, puis communiquer cela de façon bienveillante. Quand quelqu’un ne respecte pas nos limites, cela donne lieu à du ressentiment. Évitez le ressentiment en connaissant bien vos limites et en les communiquant à vos frères et sœurs. Songez à différentes options : peut-être que vous pourriez les voir une fois tous les deux ans? Prenez le temps de déterminer ce qui fonctionne le mieux pour vous.
Allison Villa, psychothérapeute autorisée et experte en relations interpersonnelles
Je n’ai honnêtement pas hâte de passer du temps avec ma famille et mes frères et sœurs à Noël. Personne ne s’entend bien quand nous passons beaucoup de temps ensemble. Tout le monde est sensible et personne n’est ouvert à l’opinion des autres. Notre relation est plus saine à distance. Comment pourrais-je m’y prendre? Par le passé, une stratégie qui a semblé fonctionner pour moi était de ne rien dire. Mais cela ne fait que me transformer en personne réservée.
J’ai l’impression que vous avez profondément conscience de votre expérience et empathique envers votre famille. Je me demande si vous agissez de manière plus réservée avec votre famille pour éviter le conflit, ou si c’est votre nature en général. Parfois, reconnaître le « pourquoi » derrière notre comportement peut nous aider à nous libérer du pouvoir qu’il a sur nous. Explorez des façons de vous affirmer avant Noël pour commencer à changer votre tendance à être « la personne en retrait ». Parlez au téléphone avec un ou deux membres de votre famille avant Noël, puis continuez ces conversations lorsque vous les verrez. Puisque vous semblez plus à l’aise avec ces relations à distance, y a-t-il une façon de trouver de la joie dans le court temps que vous passez ensemble? Parfois, une activité organisée (comme un jeu) peut donner une direction à la rencontre et éviter de retomber dans les anciennes tendances. En fait, les tendances changent lorsqu’une personne (ou plus) fait une chose différemment. En proposant une nouvelle activité le jour de Noël, vous pouvez changer le cycle négatif. Cherchez des activités ou des jeux à proposer à votre famille. Cela ne changera peut-être pas la journée au complet, mais pourrait la rendre plus agréable pour vous tous.
Allison Villa, psychothérapeute autorisée et experte en relations interpersonnelles
Mes parents sont divorcés depuis que j’ai 10 ans, et j’ai maintenant des enfants adolescents. Chaque année, ma mère s’attend à ce que nous passions Noël avec elle, et se fâche quand je choisis de le passer avec mon père. Elle dit qu’elle veut voir ses petits-enfants. Cela me rend très mal à l’aise et en colère — ce sont les conséquences du divorce et ce n’est pas de ma faute. Comment puis-je lui expliquer?
Je me reconnais dans cette situation, et je sais que c’est difficile. Je crois qu’il vous faut être ferme et dire « Voici ce que je vais faire, point final, fin de la discussion. » Bien sûr, vous le direz dans la politesse et le respect, n’est-ce pas? Pendant cette conversation, indiquez à votre mère que vous comprenez que ce soit blessant pour elle de ne pas passer chaque Noël avec vous, mais que c’est aussi blessant pour vous de devoir composer avec ses attentes. Encore une fois, il doit s’agir du genre de conversation « voilà comment ça va se passer, n’en parlons plus ». Si vous n’êtes pas ferme, elle continuera de demander. Vous devez fixer des limites, même si cela pourrait la vexer. Au final, ce n’est pas vous qui lui faites de la peine, mais sa propre perception de la situation. Et vous n’y pouvez rien. C’est à elle à résoudre ce problème, et pas à vous.
Catherine Mattice, M.A., conférencière internationale, consultante et coach
J’ai de la difficulté à gérer ma culpabilité et ma dépression en cette saison des fêtes. Ma mère est dans un établissement de soins de longue durée, et mon père, dans une résidence pour personnes âgées. À ce stade, je ne crois pas qu’ils pourront sortir de leur résidence pour célébrer Noël. Comment puis-je arrêter de me sentir comme si je ne suis pas à la hauteur parce que je ne peux pas les faire sortir quelque temps?
Je ressens à quel point vous aimez vos parents et voulez prendre soin d’eux durant cette période. C’est difficile lorsque ces choix sont hors de notre contrôle. Je suis curieuse de savoir pourquoi vous ne vous sentez pas à la hauteur parce qu’ils ne sont pas en mesure de sortir de leur résidence. Est-ce que ce sentiment provient de vous ou d’eux? Le meilleur cadeau que vous pouvez leur faire est de prendre soin de votre bien-être physique et émotionnel pour être en mesure d’apporter plus de joie dans leur vie (que ce soit à distance pour l’instant, ou en personne un peu plus tard). Accordez-vous la permission de prendre soin de vous, et vous aurez bien plus à leur offrir.
Allison Villa, psychothérapeute autorisée et experte en relations interpersonnelles
Comment puis-je bien gérer les situations où ma belle-famille aborde des sujets politiques controversés durant le souper? Ces sujets causent toujours des tensions étant donné nos divergences d’opinions.
Beaucoup de gens s’inquiètent de cette question très difficile. Je vous suggère de régler la question avant la rencontre et de faire en sorte que tout le monde accepte de ne pas parler de politique ou de sujets controversés. Donnez le ton : les fêtes visent à partager, à rire et à profiter de la compagnie des autres; non pas à se disputer. Si quelqu’un commence, dites-lui poliment « je comprends que tu as de fortes convictions à ce sujet, et je vois que tu aimerais vraiment en parler — tout le monde a droit à son opinion, mais je me retire de cette discussion ». Ensuite, tentez de changer le sujet ou d’utiliser une distraction. Restez neutre et essayez de ne pas vous lancer dans la discussion. Certains membres de la famille aspirent à la poussée d’adrénaline d’une dispute intense; en restant calme, vous devenez donc un adversaire très ennuyant. Il peut aussi être utile de faire appel à leur bon côté et de trouver des points communs.
Jennifer Kolari, M.T.S., travailleuse sociale autorisée, thérapeute auprès des enfants et des familles
En cette période des fêtes, comment puis-je répondre de façon appropriée à ma belle-famille lorsqu’elle fait des remarques passives-agressives à mon égard?
Les comportements passifs-agressifs sont fréquents chez les personnes qui manquent de puissance et de contrôle. En vous abaissant (vous ou vos idées), elles tentent de se remonter ou de se sentir supérieures. Comprendre ce phénomène pourrait vous aider à mieux gérer ces commentaires. Ces comportements ont probablement peu à voir avec vous, et plus à voir avec la personne et son manque d’assurance. Vous pouvez réagir de deux façons : dire ce que vous pensez en toute bienveillance ou ne rien dire du tout. En sachant que la personne passera probablement des commentaires, il est utile de se préparer. Une simple affirmation comme « ça n’a rien à voir avec moi, mais tout à voir avec elle », ou encore vous imaginer entouré d’une bulle de lumière blanche pourrait vous aider à protéger votre énergie.
Allison Villa, psychothérapeute autorisée et experte en relations interpersonnelles
Récemment, mon partenaire et moi reconnaissons tous les deux avoir la mèche courte. Nous nous retrouvons dans des malentendus plus souvent (probablement en raison du stress des fêtes, de la gestion des attentes, etc.). Avez-vous des stratégies concrètes à nous offrir pour éviter de nous chamailler, et des trucs pour vite mettre fin aux disputes qui surviennent? Nous sommes tous deux prêts à faire des efforts, nous reconnaissons nos torts et nous cherchons des stratégies pour nous aider.
Je suis heureuse que vous vouliez tous les deux travailler sur ce point! Beaucoup de sentiments sont intensifiés en cette période — vous n’êtes pas seuls! Je vous recommande d’intégrer des conversations de désamorçage. Aborder le sujet lorsque vous êtes tous deux calmes et connectés l’un à l’autre. Voici de quoi cela pourrait avoir l’air :
Allison Villa, psychothérapeute autorisée et experte en relations interpersonnelles
Mon époux trouve Noël très stressant et se transforme en Grincheux. Je crois qu’il tente de trouver de la joie, mais il finit par se replier sur lui-même et avoir peu de patience. Je suis un peu l’opposé : j’adore ce temps de l’année. Avez-vous des conseils pour trouver un équilibre et nous aider tous les deux à trouver la paix et la joie?
Tout d’abord, je me demande d’où proviennent ce stress et cette irritation chez votre époux. Noël évoque souvent des souvenirs et des sentiments variés (pas toujours joyeux), et c’est normal. Y a-t-il un souvenir d’enfance ou un événement marquant qui l’a rendu ainsi? Même si vous connaissez déjà les détails de ce que Noël déclenche chez lui, il peut être très significatif de lui poser des questions à ce sujet et de lui montrer que vous avez conscience de cette expérience. Laisser place à ses sentiments peut aussi lui permettre de laisser place aux vôtres — pour que vous puissiez vous sentir joyeux en cette période de l’année!
Demandez-lui comment vous pourriez tous deux alléger le fardeau l’un pour l’autre, accepter que les fêtes ne soient pas toujours joyeuses, mais tout de même créer des moments de joie ensemble. La réponse sera différente pour chaque couple/famille. Commencez par un intérêt authentique à l’égard de son expérience, et j’espère que cela cultivera une belle connexion pour vous deux.
Allison Villa, psychothérapeute autorisée et experte en relations interpersonnelles
Avez-vous des idées pour garder les enfants occupés durant les vacances? L’un a 4 ans et l’autre a 18 mois. J’ai l’impression qu’il y a beaucoup d’activités plaisantes dans les semaines avant les vacances, puis qu’une fois tout le monde en vacances, plus rien!
Les vacances peuvent être agréables, mais parfois très difficiles. Je vous recommande de faire une programmation. Imaginez que vous êtes moniteur dans un camp de vacances! Divisez la journée comme suit : jeu tranquille le matin, activité en famille, dîner, moment calme, activité en famille. Affichez le calendrier, même si les enfants ne savent pas encore lire. Vous pouvez ajouter des dessins ou des images. Les enfants aiment connaître la suite des choses et ADORENT les calendriers d’activités. Vos activités n’ont pas à couter très cher; sortir marcher, faire une chasse au trésor ou bricoler sont d’excellentes activités. Bâtir un fort et jouer à la cachette sont aussi de bonnes idées. Pour les sorties, les galeries d’art, les musées et les centres de sciences offrent habituellement des activités aux enfants durant les vacances.
Jennifer Kolari, M.T.S., travailleuse sociale autorisée, thérapeute auprès des enfants et des familles
Je serai seule avec mes deux fils durant les fêtes. Nous n’avons pas de famille dans la région et nous ne visiterons personne. Je ne veux pas qu’ils se sentent seuls. Que pourrais-je faire pour leur accorder une attention particulière (sans acheter une multitude de cadeaux que je ne peux me permettre)?
L’esprit des fêtes, c’est surtout l’amour et le fait de passer du temps ensemble. Songez à commencer de nouvelles traditions, comme bricoler, faire une chasse au trésor des fêtes, ou sortir marcher avec une lanterne. Vous pouvez regarder des vidéos de vos enfants quand ils étaient petits et leur raconter des anecdotes à leur sujet. Dresser une liste de toutes les choses que vous aimez chez eux peut aussi aider. Les liens humains sont un vrai remède, et de tels moments stimulent la production d’ocytocine (l’hormone de l’amour) ainsi que de la sérotonine (l’hormone du bonheur). Les cadeaux, quant à eux, libèrent de la dopamine, qui mène au plaisir seulement. Faites de cette saison des fêtes une période de bonheur, qui ne peut provenir que des rires, des câlins et du temps passé ensemble. Ils s’en souviendront, je vous le promets!
Jennifer Kolari, M.T.S., travailleuse sociale autorisée, thérapeute auprès des enfants et des familles
Quel est le meilleur moyen de fixer des limites claires durant les fêtes (p. ex., restez chez vous si vous êtes malades, n’embrassez pas mon bébé, etc.) sans que ce soit malaisant?
J’adore que vous vouliez poser des limites claires! Les limites sont un geste d’amour, pour vous et vos proches. Sans limites, on s’expose au ressentiment (p. ex., tu es venu chez moi quand tu étais malade, maintenant je suis malade, donc je t’en veux). Plus les limites sont claires, mieux c’est. Certaines personnes tiennent une liste de règles près de la porte d’entrée lorsqu’ils ont un nouveau bébé. Peu importe l’âge de votre enfant, il s’agit d’une bonne façon de communiquer clairement vos limites à vos visiteurs (ou aux personnes que vous visitez). Vous pouvez leur faire parvenir cette liste par courriel, par message texte ou par téléphone pour éviter les malentendus. Tout le monde sera plus à l’aise en connaissant les attentes dès le départ, alors créez votre liste et envoyez-la bien à l’avance. Nous craignons souvent que nos limites fâchent les gens, mais elles sont plutôt utiles pour éliminer l’incertitude lors des activités sociales, ce qui finit par apporter un soulagement.
Allison Villa, psychothérapeute autorisée et experte en relations interpersonnelles
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