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La relation entre partenaires s'améliore grâce à une meilleure communication autour d'une tasse de café.

Douze clés pour mieux communiquer


La communication est la pierre angulaire de toute relation humaine et l’un des meilleurs indices de longévité d’un couple. Pourtant, la communication entre deux partenaires est très souvent problématique ! Pas étonnant que ce soit le motif de consultation le plus fréquent en thérapie conjugale.

VOICI LES DOUZE POINTS ESSENTIELS À CONNAÎTRE AFIN DE MIEUX COMMUNIQUER :

1. Bien se connaître 

Pour pouvoir communiquer efficacement, il faut d’abord bien se connaître et pouvoir identifier nos différentes émotions, nos besoins et nos satisfactions le plus clairement possible. Pour certaines personnes, c’est un véritable défi.

En effet, certain.e.s ont appris dès leur plus jeune âge à être présent et disponible pour les autres et n’ont pas pris l’habitude de se questionner sur ce qu’ils ou elles vivent intérieurement. Ces personnes se connaissent donc très peu ou peuvent se sentir coupables d’exprimer leurs besoins et peuvent se sentir gênées de manifester leurs émotions. Apprendre à se connaître et à se dévoiler aux autres est le travail d’une vie ! Soyez donc indulgent et patient envers vous-même. N’hésitez pas à solliciter l’aide d’une personne extérieure comme un ou une thérapeute.

2. Cerner les obstacles à la communication

Si vous voulez surmonter les obstacles qui entravent la communication, il faut d’abord en être conscient. Vous avez beaucoup de mal à vous ouvrir à votre partenaire ? Si c’est le cas, demandez-vous pourquoi. Vous avez possiblement des préjugés qui nuisent à l’expression de vos émotions. À titre d’exemple, certains invidus croient qu’elles deviendront violentes si ils ou elles expriment leur colère, d’autres encore s’imaginent être perçu.e.s comme étant faibles, si ils ou elles laissent libre cours à leur tristesse.

Il se peut aussi que vous ayez plusieurs craintes à vous dévoiler. Avez-vous peur d’être ignoré.e ou jugé.e ? Peur de mettre votre partenaire en colère ? Qu’il ou elle ne vous prenne pas au sérieux ? Ou, pire encore, qu’il ou elle utilise ces informations contre vous ?

Dans bien des cas, vous pouvez contrer ces peurs en les partageant avec l’autre personne, dans le calme et avec respect. Votre partenaire devrait y être plus attentif par la suite de sorte à favoriser votre dévoilement.

3. Connaître son style de communication

Nous avons tous notre manière de communiquer, et dans ce domaine, les styles varient énormément d’une personne à l’autre. Certaines personnes sont plus impulsives et agissent comme si elles n’avaient pas de filtres. Elles peuvent paraître désorganisées, voire confuses. D’autres sont au contraire analytiques et prennent beaucoup de temps à peser chaque mot.

Il y a aussi ceux qui sont très démonstratifs dans leur manière de s’exprimer, et ceux qui sont plutôt réservés. Quel que soit votre style, l’important c’est d’en être conscient et de ne pas vous juger. Chaque style comporte ses forces et ses faiblesses. Cette attitude d’ouverture vous aidera à accepter le style de l’autre.

4. Se poser quelques questions avant de débuter une discussion

Si vous avez un sujet délicat à aborder avec votre partenaire, demandez-vous au préalable comment vous vous sentez. Si vous êtes stressé.e, préoccupé.e ou fâché.e, ce n’est peut-être pas le bon moment pour entreprendre une discussion plus sérieuse.

Quand on se sent très en colère par exemple, on risque de mal interpréter ou de mal décoder la réaction de l’autre. On peut aussi manquer cruellement de nuances et avoir des paroles blessantes qui ne représentent pas ce qu’on pense de notre partenaire en temps normal. Il est aussi important de bien identifier ses intentions. Est-ce que je veux tout simplement partager ce que je vis ? Convaincre à tout prix ? Me venger, car il ou elle m’a fait de la peine ?

Parfois nos intentions sont plus ou moins nobles. Si c’est le cas, il est préférable de reporter la discussion à un moment plus propice.

5. Exprimer le type d’écoute que vous recherchez

Avant une discussion, exprimez clairement à votre partenaire quel type d’écoute vous recherchez. Vous aimeriez qu’il ou elle vous supporte ou qu’il ou elle vous réconforte ? Vous désirez avoir son opinion sur un problème particulier ? Vous recherchez des conseils ou des solutions ? Vous voulez simplement être compris.e ?

Exprimez vos attentes afin que l’autre puisse répondre le plus adéquatement possible au style d’écoutez que vous recherchez. N’attendez pas que votre partenaire devine correctement. D’ailleurs, plusieurs conflits dans un couple trouvent leur origine dans le fait que les hommes ont tendance à offrir des solutions plutôt que de faire preuve de compassion.

6. Distribuer les rôles

Les gens le font rarement, et pourtant il y a beaucoup d’avantages à distribuer les rôles d’entrée de jeu. Déterminer qui sera la personne qui s’exprime et qui sera celle qui écoute. Bien souvent les gens mélangent les rôles lors d’une même discussion de sorte que plus personne ne s’écoute vraiment. Cela ressemble à des monologues !

7. Préparer le terrain

Avant d’entrer dans le vif du sujet, prévenez votre partenaire que vous avez quelque chose à lui dire. Si c’est un sujet délicat, il serait bon de le ou la rassurer sur vos intentions.

Dites-lui que vous ne voulez pas le blesser ni l’accuser. Votre partenaire sera mieux disposé.e à vous écouter si il ou elle laisse tomber ses défenses.

8. Surveiller ses attitudes non verbales

Les gens réagissent parfois davantage aux attitudes non verbales qu’aux paroles. Les mimiques – le regard, la position d’écoute, les gestes -, vont être facilement décodées. Si vous levez les yeux au ciel et tapez du pied pendant que l’autre vous parle, il y a fort à parier que la discussion va s’envenimer. Le ton aussi est important. Si vous employez un ton colérique pour demander à votre conjoint.e d’être plus romantique, il ou elle percevra davantage l’accusation que la demande.

9. Apprendre à écouter

Regardez votre partenaire dans les yeux quand il ou elle vous parler afin de signifier votre présence d’esprit ; vous devriez, de temps à autre, lui poser des questions pour l’aider à préciser ses pensées, et résumer ses propos pour s’assurer de l’avoir bien compris.

Tâchez de vous mettre à sa place pour mieux comprendre ce qu’il ou elle ressent. Acceptez que votre partenaire puisse voir les choses différemment de vous, et abstenez-vous de porter un jugement négatif sur son opinion, ses sentiments ou ses besoins. Évitez aussi de vous défendre et de vous justifier, de faire basculer la conversation sur vous, de banaliser ou de vouloir rétablir les faits. Assurez-vous que votre partenaire se soit senti bien écouté.e avant de vouloir réagir à ce qu’il ou elle vous dit.

Une personne qui ne se sent pas comprise, mais plutôt critiquée ou simplement ignorée, ne sera pas sensible à votre point de vue, et ce, peu importent les arguments que vous lui présentez. D’ailleurs, plus vous tenterez de convaincre votre partenaire de votre point de vue, plus il ou elle résistera ou adoptera un comportement similaire au vôtre.

10. Apprendre à communiquer

Quand vous prenez la parole, assurez-vous que l’autre est bien disposé.e à vous écouter comme vous le souhaitez. Acceptez aussi que votre partenaire puisse ne pas l’être et qu’il ou elle vous propose de remettre la discussion à plus tard.

Choisissez un moment et un endroit où vous ne serez pas dérangé.e.s. Essayez de parler de vous, de vos besoins, de ce que vous ressentez, plutôt que d’accuser l’autre. Il vaut mieux rester sur un seul et même sujet pour ne pas perdre l’intérêt de votre douce moitié. Évitez aussi les répétitions et les discours qui n’en finissent plus. De temps en temps, invitez votre partenaire à résumer vos propos afin de vous assurer qu’il ou elle vous a bien compris.

Si vous avez une critique à formuler, parlez du comportement qui vous dérange, plutôt que de la personnalité de votre partenaire. Abordez les problèmes en termes de différences, et ne lui prêtez pas d’intentions négatives (« si tu m’aimais vraiment, tu n’agirais pas ainsi »). Et enfin, remerciez votre partenaire pour les efforts qu’il ou elle fait pour bien vous comprendre.

11. Désamorcer une discussion qui s’envenime

Quand la tension monte, que la discussion tourne à l’invective, l’un.e des deux partenaires doit proposer une pause, le plus délicatement possible, sans faire porter le poids à l’autre (« on ne peux pas te parler de toute façon ! »). Dites plutôt que vous avez l’impression que vous n’y arriverez pas. S’il le faut, prenez-en la responsabilité, dites que vous ne vous sentez pas assez bien pour continuer, que vous préférez arrêter et reprendre la discussion plus tard.

C’est à la personne qui propose l’arrêt de la communication de déterminer le moment du retour. Sinon votre demande ressemblera à une fuite. Ensuite, séparez-vous, mais n’allez pas broyer du noir. Apaisez-vous en lisant, en écoutant un film, en faisant une promenade. L’important c’est de faire baisser le niveau de tension. Une fois calmé.e, essayez de comprendre ce qui n’a pas fonctionné. Quel était votre besoin ? L’avez-vous clairement exprimé ? Coupiez-vous la parole à l’autre ? Etc. Si vous vous sentez en tort, allez voir l’autre et excusez-vous. Cela demande beaucoup d’humilité. Mais vos excuses contribueront à abaisser les défenses de l’autre.

12. Connaître les principes fondamentaux de la bonne communication

Au-delà des techniques de communication, certains principes fondamentaux sont essentiels. Bien communiquer demande de l’ouverture d’esprit et de l’intérêt pour l’autre. Cela demande du respect, de la compassion, de l’empathie (la capacité à bien saisir le point de vue de l’autre), et de la sympathie (l’aptitude à être touché parce que l’autre dit ou ressent).

Accepter que votre partenaire soit un individu à part entière qui a ses propres émotions et des besoins différents des nôtres est une grande preuve d’amour.

DR FRANÇOIS ST PÈRE, Psychologue et médiateur familial, Dr François St Père est psychologue spécialisé en thérapie de couple et en médiation familiale. Il pratique en clinique privée depuis 20 ans et est cofondateur de la Clinique de psychologie St-Lambert. Il est également l’auteur des ouvrages L’infidélité – Un traumatisme surmontable (Éditions de l’Homme, 2012) et Le burnout amoureux (Éditions de l’Homme, 2015). En plus de prononcer des conférences sur les relations homme-femme et de former des intervenants, il est régulièrement invité à se prononcer sur différents aspects de la vie à deux dans les médias. Enfin, il a enseigné à l’Université de Montréal et collaboré à la mise en place et à l’élaboration de différents projets de recherche traitant de l’efficacité de la thérapie conjugale.

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