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Bâtir une culture de travail inclusive : célébrons le Mois de la fierté


Le mois de juin est le Mois de la fierté. Il s’agit d’une occasion de célébrer la communauté 2SLGBTQIA+ et toute sa belle diversité. Or, c’est bien plus qu’une célébration; c’est aussi un appel à l’action pour l’inclusivité et un rappel du parcours continu vers l’égalité des droits.

 

Cette année, engageons-nous à bâtir une culture de travail inclusive qui reflète ce soutien. Optons pour un langage inclusif, célébrons les identités diverses et prenons des mesures concrètes pour soutenir nos collègues faisant partie de la communauté 2SLGBTQIA+.

 

Pour expliquer pourquoi célébrer le Mois de la fierté est plus important que jamais, nous avons fait appel à David Brandon Flynn, coach professionnel, spécialiste en apprentissage, facilitateur en EDI et secouriste en santé mentale‌. David nous aide à comprendre la riche histoire du mouvement des droits de la communauté 2SLGBTQIA+. Il explique comment l’intersectionnalité et l’alliance inclusive peuvent créer un milieu de travail où tout le monde se sent respecté, valorisé et encouragé à faire briller ses talents uniques.

 

C’est sans doute l’un des mois les plus colorés de l’année. Les diverses versions du drapeau arc-en-ciel ornent les vitrines, les bannières de rue, les célébrations thématiques, les publicités et les campagnes sur les médias sociaux. Certaines villes tiennent des défilés et des activités où se rassemblent des centaines de milliers (parfois même des millions) de personnes venant célébrer; ce qui vient non seulement dynamiser l’économie locale, mais aussi servir de plateforme pour communiquer un message. Mais quel est ce message, au juste? La FIERTÉ.

 

La Fierté est une célébration de la communauté bispirituelle, lesbienne, gaie, bisexuelle, transgenre, queer, intersexe et asexuelle (2SLGBTQIA+), de nos vies et de qui nous sommes. Or, c’est bien plus qu’une célébration. C’est surtout un moment de réflexion, de commémoration, de sensibilisation et d’action. En outre, ce Mois de la fierté pourrait s’avérer plus important que jamais.

 

 

Pourquoi la Fierté est-elle importante pour moi

 

Permettez-moi de commencer par vous confier pourquoi la Fierté est particulièrement importante à mes yeux.

 

J’ai célébré mon 42e anniversaire cette année. Je m’identifie comme un homme cisgenre gai. Certes, je suis bien plus que cela, mais il s’agit d’une partieinclusive workplace culture importante, fondamentale et magnifique de mon identité. De mes quatre décennies de vie, j’ai eu le privilège d’être témoin de la trajectoire incroyable du mouvement des droits de la communauté 2SLGBTQIA+.

 

Enfant dans les années 1980, en larmes, seul dans ma chambre, je priais Dieu pour ne pas être « comme ça ». Sans soutien, sans communauté et sans représentation, je n’avais même pas les mots pour identifier ce que je ressentais et qui j’étais. Malgré tout, je savais que je ne voulais pas être « comme ça ». Avançons aux années 2000, où j’ai vu deux décennies qui m’ont donné l’impression que les droits de la communauté 2SLGBTQIA+ ne pouvaient que s’améliorer. J’ai constaté une hausse des ressources et de l’accès aux ressources. J’ai aussi remarqué une plus grande représentation de la communauté 2SLGBTQIA+ dans les médias à un tel point où notre présence est devenue courante, voire normale. Le mariage entre conjoints de même sexe est maintenant accepté dans 34 pays. La communauté 2SLGBTQIA+ est représentée dans le monde des sports, de la politique et des affaires. Il reste beaucoup de travail à faire, mais de nombreuses personnes de la communauté vivent dorénavant avec une liberté que les générations précédentes n’auraient su imaginer.

 

Cependant, au cours des dernières années, les choses semblent avoir changé. Tous les droits pour lesquels notre communauté mondiale a lutté sans relâche semblent sérieusement menacés. La peur et l’incertitude m’habitent quand je pense à l’avenir, ce que je n’ai pas ressenti depuis longtemps. C’est pour cette raison que cette année, la Fierté est d’importance cruciale.

 

Comprendre la Fierté

 

De temps en temps, j’entends quelqu’un contester la nécessité d’un Mois de la fierté 2SLGBTQIA+ et l’inexistence d’un mois de la fierté hétérosexuelle.

 

J’encourage tout le monde à effectuer des recherches sur la riche histoire des communautés 2SLGBTQIA+ et ses activistes. D’ailleurs, je tiens à souligner que la Fierté d’aujourd’hui est le produit de la résistance. Grâce aux efforts des nombreuses organisations de défense des droits des personnes queers avant elles, cette communauté a commencé à résister à la discrimination et à la violence autrefois endurées. Aux États-Unis, en 1969, les espaces queers faisaient couramment l’objet de descentes policières. En outre, les personnes queers et de genre non conforme risquaient la prison simplement par leur existence. Lors d’un soir d’été, une décente policière a eu lieu au Stonewall Inn à New York. La clientèle du Stonewall Inn, principalement composée de femmes noires trans, a opté pour la résistance et s’est défendue. Ces affrontements ont inspiré la manifestation de la libération de la rue Christopher l’année suivante, visant à revendiquer publiquement les droits gais. Cette manifestation a poursuivi son évolution pour devenir la marche de la Fierté et le Mois de la fierté que nous connaissons aujourd’hui.

 

La Fierté n’est pas qu’une célébration. C’est un cri de ralliement d’une communauté qui choisit de défendre le droit d’exister et l’égalité des droits de la personne.

 

Un point de vue intersectionnel : une Fierté plus inclusive

 

Impossible de parler de Fierté sans aborder la diversité de la communauté. Chaque symbole de l’acronyme 2SLGBTQIA+ représente une identité sociale. Le symbole « + » à la fin de l’acronyme vise à inclure tous les groupes connexes non représentés dans les acronymes les plus courants. L’histoire, l’origine et les expériences de chacun de ces groupes sont spéciales et uniques. Les personnes ayant ces identités sociales ne sont pas seulement définies par leur identité sexuelle ou de genre. Il importe donc de considérer l’intersectionnalité de la Fierté.

 

L’intersectionnalité est un terme forgé en 1989 par Kimberlé Crenshaw, spécialiste américaine de la théorie critique de la race. On l’emploie pour exprimer la façon dont une seule personne possède plusieurs identités sociales. Personne n’a qu’une seule identité. Nos identités sociales s’entrecroisent et font de nous la personne que nous sommes. Chacun d’entre nous est l’expression de la richesse de nos identités, qui comprennent entre autres la race, le genre, l’orientation sexuelle, la capacité/l’incapacité, l’âge et l’héritage culturel.

 

Selon notre région et notre environnement social, certaines de nos identités sociales pourraient nous faire profiter de privilèges innés, tandis que d’autres donneront lieu à des désavantages.

 

Ce concept peut nous aider à comprendre pourquoi, par exemple, mon expérience en tant qu’homme cisgenre blanc et gai diffère grandement de celle d’une femme noire trans. Certes, j’ai fait face à des défis et j’ai été victime de discrimination en raison de mon identité gaie, mais j’ai aussi touché à de nombreux privilèges immérités réservés aux hommes blancs cisgenres. Ces privilèges ne sont pas accordés à une personne trans noire, qui subit des préjudices cumulatifs simplement en étant elle-même. Une meilleure Fierté, c’est d’écouter lorsque quelqu’un nous dévoile ses identités et son vécu.

 

C’est aussi croire en eux et trouver de meilleures façons de se respecter les uns les autres en tant qu’êtres humains.

 

Comment être un allié

 

Avec notre compréhension de l’intersectionnalité, nous pouvons constater qu’il n’y a pas qu’une seule approche pour être un allié. L’alliance inclusive s’impose, et nous l’accueillons à bras ouverts, mais elle risque de causer plus de tort que de bien si l’on s’y prend mal.

 

Voici quelques points à envisager pour soutenir la communauté 2SLGBTQIA+ en tant qu’allié et ami.

  • Adoptez une attitude sincère de curiosité, d’ouverture d’esprit et de respect.
  • L’alliance inclusive est une action et un processus qui dure toute une vie, non pas une étiquette à se donner.
  • Respectez les différences, même celles que vous ne comprenez pas. La compréhension n’est pas une condition pour traiter les autres avec équité et respect.
  • Respectez les pronoms et utilisez ceux qu’une personne vous indique. Prenez l’habitude de communiquer vos propres pronoms pour signaler qu’il s’agit d’un espace sûr de le faire et pour encourager les autres à le faire.
  • Continuez de vous éduquer et d’explorer vos biais inconscients.
  • Interrompez les atteintes causées par les commentaires et les blagues contre la communauté 2SLGBTQIA+. Par exemple, il suffit de dire « Je ne trouve pas ce commentaire approprié ou drôle. S’il te plaît, ne fais pas de commentaire comme ça. »
  • Ne présumez pas l’identité des autres. Vous ne savez jamais comment une personne pourrait s’identifier, ou quelqu’un dans son entourage fait partie de la communauté 2SLGBTQIA+.

 

Le langage inclusif et la culture de travail inclusive

 

Le langage est puissant. Il peut nous aider à nous sentir bien accueillis, acceptés et capables de contribuer pleinement (ou tout le contraire). Contrairement à la vieille croyance que les mots font moins mal que les coups, il faut reconnaître qu’en réalité, les mots blessent. Choisissons nos paroles de façon proactive pour récolter les bienfaits d’un milieu de travail inclusif.

 

Voici quelques changements à apporter pour un langage plus inclusif.

 

  • Mesdames et messieurs/les gars et les filles -> Collègues, équipe, tout le monde
  • Congé de maternité et de paternité -> Congé parental
  • Époux, épouse, petit ami, petite amie -> Partenaire
  • Quels pronoms préfères-tu? -> Quels sont tes pronoms? (Les pronoms d’une personne ne sont pas une préférence.)
  • Comme c’est le cas avec notre langage, notre milieu et notre travail peuvent faire en sorte que les autres se sentent inclus ou exclus.

Voici quelques autres pratiques pour améliorer l’inclusivité de la culture de travail :

 

  • Fonder des réseaux d’employés ou des groupes de ressources 2SLGBTQIA+.
  • Passer en revue les politiques de l’entreprise, les avantages sociaux et les pratiques d’embauche pour veiller à l’inclusivité.
  • Offrir des formations 2SLGBTQIA+ pour approfondir les connaissances générales et la compréhension du sujet.
  • Opter pour des toilettes neutres.
  • Célébrer l’histoire et les activités de la communauté 2SLGBTQIA+.
  • Éviter la diversité de façade à l’égard de la communauté 2SLGBTQIA+. Il y a diversité de façade lorsqu’une organisation vante les mérites de son inclusion de la communauté 2SLGBTQIA+ par un placement de produits ou une image de marque sans pratique d’inclusion concrète pour réellement soutenir la communauté.

 

Cette année, comme nous continuons de voir en gros titre des enjeux qui touchent la communauté 2SLGBTQIA+, j’espère que nous saurons mieux voir l’humanité chez chacun, faire preuve d’une curiosité sincère envers l’histoire des autres et avoir un peu plus d’empathie et de respect les uns les autres. Nous faisons tous des choix chaque jour qui façonnent la personne que nous deviendrons et les répercussions que nous aurons.

 

Alors, qui choisirez-vous d’être? Quels gestes concrets poserez-vous pour créer un monde plus inclusif?

 

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David Brandon Flynn: David est coach certifié, facilitateur et professionnel d’EDI ayant une expérience variée qui se spécialise dans la mise en œuvre d’initiatives de qualité eninclusive workplace culture développement de personnes et d’équipes. Il compte plus de 15 ans d’expérience au service d’entreprises (lululemon, Tokyo International School) et d’organismes (Towada City Board of Education, JET Programme) pour le développement de leurs équipes vers leur plein potentiel.

Il vient de terminer un programme de MBA pour gens d’affaires à la Quantic School of Business and Technology ainsi que deux certifications de coaching auprès du Co-Active Training Institute et de la International Coaching Federation, où il est aussi un membre. David détient également les certifications Training (ATD), Human Performance Improvement (ATD), Indigenous Studies (Université de l’Alberta) et Premiers soins en santé mentale (Commission de la santé mentale du Canada).

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